Chers Amis,
Le regretté XAVIER MASSÉ a déjà condensé une très grande partie des souvenirs que mon père aime
transmettre à sa famille et à ses amis.
Document déjà citée par Xavier MASSÉ.
Préambule :
Lors de mes visites à Ronce les Bains, mon père aime revenir sur l'aventure jodel. Il me suffit de poser des questions et avec la précision qui le caractérise, il raconte « rien ne manque » ni les dates, ni le nom des personnes, ni les circonstances.
L'épopée et le succès de la Ste Aéronautique Normande est bien entendu du aux personnes.
Le duo DELEMONTEZ QUERET à quelque chose de prodigieux.
Leur complémentarité et l'union du groupe de travail sont évidentes.
Lucien QURET portait le surnom de « gros minet ». A juste titre, quand il traversait les locaux de la SAN, on ne l'entendait pas venir.
Quand il montait sur le marchepied de ses Jodel, me dit mon père on ne voyait pas les amortisseurs s'enfoncer malgré ses 140 Kg.
Je vais vous rapporter des évènements qui faisaient la vie de la SAN. Nous retrouvons ceux-ci sur le livre écrit par le regretté Xavier MASSE. Il passa des journées à interviewer mon père.
Je me livre de la même façon à ce travail de passeur. Et tiens à préciser que mon but est de rapporter en évitant les erreurs.
Les 15 et 17 juillet 1959 Lucien QUERET participe au grand prix de France.
Le mousquetaire proto F-BIZE est équipé d'une hélice Aéro-matic qui à pour curiosité d'adapter son pas en fonction du régime moteur. Le moteur 0.360 par Lycoming porte le n° 34. Fourni et suivi par l'équipe technique américaine.
Le Jour ''J'' Jean DELEMONTEZ part devant en D117 sur le terrain de la Baule ou se déroule les épreuves. Lucien QUERET part seul sur le mousquetaire cela devait avoisiner pas loin des
800 KG en charge.
Deux épreuves dont deux destinées à départager les machines.
Le 15 juillet 1959 au décollage de La Baule. Le pilote devant choisir sa distance par rapport à une ficelle tendue à 1 mètre de hauteur au dessus du sol. QUERET s'élance à 110 mètres de l'obstacle et décolle sans la toucher.
Puis un atterrissage doit être effectué en passant au dessus d'une corde tendue cette fois ci à 3 mètres de hauteur au dessus de la piste. Lucien QUERET arrêta son D140 90 mètres après avoir franchi l'obstacle.
La troisième épreuve, se déroulant le 17 juillet, portait sur la vitesse de croisière de l'appareil entre la Baule et Dauville. Le vainqueur fut un Pacer, le second un Mousquetaire, celui de Lucien QUERET. Le troisième un peu vexé fut un Bonanza.
Une fois au Parking QUERET appela DELEMONTEZ discrètement et lui expliqua ce qu'il lui était arrivé. « Touche l'hélice et tu comprendra ! » une pale bougeait comme une cuillère dans un pot de fromage blanc. L'hélice Aéro-matique avait subi une rupture d'axes (un roulement avec cédé et plein gaz, le compte tours du Lycoming ne dépassait plus 1600 tours en raison de la pale qui se trouvait en position drapeau.
QUERET avait fait le choix, seule la position plein gaz limitait les vibrations.
Ce que l'histoire ne raconte pas, est le remplacement du moteur sous garantie par Lycoming qui ne connu jamais les circonstances de l'avarie.
Lors de ce dernier semestre de l'année 1959, Lucien décède brutalement, accoudé à la fenêtre du Bar « chez Raymonde ». Jean n'arrêta pas son soutien à la SAN et mena à bien l'étude du D150…..
Peut être que cela vous permettra de rebondir et d'ajouter vos souvenirs.
Bonne et heureuse année aéronautique que nos vols nous permettent de nous revoir.
Jacques D.