Jodel-Fr (francophone)
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Auteur Fil de discussion: Je suis lâché !  (Lu 8504 fois)
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venoize
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Messages: 86


« le: 03 Novembre 2008 à 15:00:01 »

Bonjour à tous ;

sur une autre liste des émules d'Icare, j'ai bénéficié de la narration du lâcher de mon copain Albert Sorignet, il y a 50 ans. Il vit aujourd'hui au Québec. Des senteurs et émotions de mon lâcher à moi, enfouies profondément, ont été remuées par cette narration, et ont remonté à la surface. Constatant que l'évènement datait d'un peu plus de 40 ans, j'y suis allé de ma tourista azertycielle sur le web.

Je vous fais donc profiter des deux narrations dont l'originalité n'est pas la qualité première... mais... nostalgie, quand tu nous tiens....

bonne lecture

JMB



C'est vrai, cher Albert que tu es, par rapport à moi, comme le temps de ce dimanche, plus vieux. Peu s'en faut, mais çà m'arrange de le constater. Il n'empêche : aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années. Bravo pour cet anniversaire, puisque dit-on, il est plus difficile d'être un vieux pilote qu'un bon pilote !
En 1961, j'avais économisé de manière sordide le peu d'argent que mes 14 ans et mes parents réunis m'octroyaient pour pour prendre mon baptême de l'air à une fête aérienne sise sur les hauts du village voisin de Verdigny. C'était sur un champ fraîchement moissonné. L'avion était un NC machin chose. Depuis longtemps, je salivais en voyant voler les MC 315 d'abord. Je me suis retrouvé dans leur élément. C'était sur, j'allais voler. Hélas, ayant cru bon de faire partager ma joie à mes parents, je fus privé de sorties et d'argent de poche pendant un certain temps.
Dès que je le pus, j'allai sur le terrain de Cône sur Lire. Un membre du club me prit en sympathie, et je fis le sac de sable assez régulièrement. Cet aimable personne travailait à la station INRA de Cours les Cône. Un jour, mon père porta des analyses là bas. A l'énoncé de son nom, mon pilote attitré s'exclama "êtes vous le père de Jean Marie Balland ?" ; et de raconter mes vols au paternels... ce qui me valut une nouvelle interdiction de sorties et de vol !
Durant mon service militaire, chaque fois que je le pouvais, je m'évadais à l'aéro-club de Béchar. Je participais à l'entretien des avions, moyennant quoi, avec un petit complément, le moniteur, M. Girard, me fit école sur D120 (près de 5 heures en 10 mois).
Et en 1968, majeur (c'était à 21 ans, la majorité en ce temps là !) je m'inscrivis à l'aéro-club de Cône. Par la grâce du BESA (brevet élémentaire des sports aériens, je volai, jusqu'à mes 25 ans, à moitié prix. Mon lâcher ? C'était en juin, dans la rosée du petit matin. Pour le reste, c'est presque un copier coller du tien. La ceinture de droite bouclée et personne à l'intérieur attestaient que c'était le moment décisif. M'enfin, cet enfoiré de moniteur (Jacques THEBAUD) aurait peut être pu rester encore à bord un tour ou deux... Et puis, une fois la mise des gaz, tout se déroula fort bien ma fois. Les performances du D112 en solo, mon extrême application, et ce bon vieux F PKFT si docile... Le moniteur, sur le bord de la piste, d'un geste de la main, m'indiquait que je pouvais remettre çà ! Je fis trois tours de piste consécutifs, avec posé impeccable au premier tiers de la piste... Le temps était si beau, si calme en ce petit matin que je ne pouvais que me poser avec précision... Non, je n'ai pas du remettre les gaz... Mes atterrissages ultérieurs ne furent pas tous aussi appliqués !
Le soir, quelques bouteilles de champagne furent immolées. Ma joie d'offrir et de fêter l'évènement fut un peu ternie à la pensée de l'incidence sur mes économies et donc mes heures de vol dans les semaines qui allaient suivre... J'informais mon père de mon inscription au club, puis de mon lâcher, ravi de le narguer du fait de ma majorité fraîche émoulue. Il ne cilla pas par devant moi, mais se gargarisa auprès de ses amis de locutions du genre "mon fils pilote", laissant penser qu'il n'y était pas pour rien... Ce cher homme attachait beaucoup d'importance au regard des autres et adorait se faire mousser, même par son aîné interposé !
Moralité, cher Appert, là aussi tu me surpasses... je n'y avais pas pensé, mais çà a fait 40 ans cet été que se déroulait l'évènement ! Merci de m'avoir rafraîchi la mémoire...
JMB


Je suis lâché. C'est sûr! À droite, la ceinture est attachée et mon moniteur n'est plus dedans. En fait il part vers le hangar sans même regarder mon décollage. D'ailleurs il va falloir y aller. Les automatismes appris fonctionnent. Un ACHEVER complet et bien fait permet de soulever la manette des gaz. Le D-112 bondit en avant, preuve que le sac de sable qui était à droite n'était pas des plus légers. Ça décolle avant même que je décide de le faire, ça monte même sérieusement! Faut que je fasse gaffe parce que le tour de piste est à 200 m et le plafond à 200 mètres! Je ferai donc le palier avec la dérive dans les barbules. On sait qu'il n'y a pas de trafic sur le terrain de Limoges un 2 novembre avec un plafond comme ça!En montée je me surprends à chanter ou plutôt gueuler pour sortir l'émotion si longtemps contenue. On me l'avait dit que je chanterai et je ne le croyais pas. Et pourtant...Bon arrêtons de faire l'andouille et passons en vent arrière. Je regarde le terrain et je ne vois pas mon m'omît. Il m'avait pourtant dit: "si je vois que tu es trop long, je te ferai des signes et tu remettras les gaz!". Il n'est pas visible. Il a dû oublier! Je fais comme j'ai appris et un trois points dans le premier quart de la piste confirme que je suis capable. Il m'avait aussi dit: " Tu fais deux tours de piste et tu reviens au hangar". Je remets donc les gaz pour le second tour de piste et là j'ai une meilleure idée de ce qui se passe. Je suis moins tendu et je profite de la situation. En finale je me dis que c'était vraiment trop court,mais que si je suis trop long il faudra que je remette les gaz, comme ça c'est de la triche mais c'est acceptable vu que je suis trop long. Et bien, vous me croirez ou non mais je ne sais pas comment j'ai fait mon compte: j'étais trop long!
Comme toute bonne chose a une fin, après le dernier atterrissage je dirige le Jodel vers le hangar où une foule doit attendre le héros pour le porter au nues. Déception. Tout le monde est parti vu qu'il ne fait pas beau et le fait que ce soit le plus beau jour de ma vie, ils s'en foutent, ce n'est pas le leur! Georges Delon ne me dit rien d'autre que: "rentre le piège et ferme les portes du hangar. Ce sera tout pour aujourd'hui! ".
C'était sur le terrain de Feytiat il y a tout juste cinquante ans aujourd'hui!

Albert, la larme à l'oeil!
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« Répondre #1 le: 04 Novembre 2008 à 14:50:19 »

Souvenir, souvenir  Sourire

Un premier lâché, c'est comme les premiers "émois", ça reste gravé !

Merci
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